Chaque lundi, durant quatre semaines, « Notre Croix » organise un debat via 1 enjeu economique.

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Lecture en 7 min.

Faut-il environ protectionnisme ?

Pascal Lamy et Henri Guaino.

Olivier Chaumeil/Divergence pour La Croix

Pour Henri Guaino, les limites du libre-echange seront ressenties partout au monde occidental.

Olivier Chaumeil/Divergence pour J’ai Croix

Pour Pascal Lamy, ce n’est gui?re le protectionnisme qui protege, mais le social, l’education, la formation

Olivier Chaumeil/Divergence Afin de J’ai Croix

Est-ce la fin en mondialisation ? Jusque-la, les dirigeants des principaux pays developpes presentaient un front uni face a la montee des contestations au sein des pays occidentaux et au ralentissement des echanges mondiaux. L’ensemble de reaffirmaient, a chaque sommet international, que le libre-echange restait le meilleur moyen de relancer une economie enkystee depuis la grande crise financiere de 2008.

Mais l’election de Donald Trump a J’ai presidence des Etats-Unis a change la donne. Le 18 mars, lors du soir G20 Finances de Baden-Baden, en Allemagne, le nouveau secretaire d’Etat americain au Tresor, Steven Mnuchin, a pris ses homologues a rebrousse-poil en faisant retirer du communique final l’habituelle condamnation du protectionnisme.

Serait-ce le signe que nos Etats-Unis ont decide d’eriger de nouvelles barrieres a leurs frontieres ? C’est votre que laisse entendre le nouvel occupant une Maison-Blanche, avec son projet de « Border Adjustment Act » qui surtaxerait les produits etrangers pour proteger nos entreprises et l’emploi americains.

Pour ou contre la mondialisation ? En France aussi le debat divise l’opinion, ainsi, les candidats a la presidentielle. Avec d’un cote les adeptes d’une souverainete ramenee aux frontieres nationales, de Marine Le Pen a Jean-Luc Melenchon en passant par Nicolas Dupont-Aignan. Et, de l’autre, les partisans d’un liberalisme plus ou moins encadre – Benoit Hamon, Francois Fillon, Emmanuel Macron.

Mes premiers n’hesitent jamais a proner, si necessaire, une sortie de l’Union europeenne Afin de plus defendre nos interets nationaux. Les seconds estiment que l’Europe est une chance Afin de la France plus qu’une menace. Ouvert ou ferme : deux visions de l’univers qui depassent le classique clivage gauche-droite et que l’election presidentielle va devoir trancher.

Henri Guaino, depute LR des Yvelines et Pascal Lamy, directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) entre 2005 et 2013 debattent des apports et des limites du libre-echange.

Rompant avec des decennies de politique americaine, Donald Trump se declare a la fois contre le libre-echange et contre le multilateralisme. Est-ce le commencement d’une nouvelle ere ?

Henri Guaino : « Oui. Pour le meilleur ou concernant le pire. Pour le meilleur s’il s’agit de remettre en cause cette derive qui possi?de concernant finalite l’aplatissement du monde : un grand marche ou la totalite des pays devraient avoir analogues regles, institutions, voire gouts faux profil chatango. Elle se heurte a J’ai realite des nations et des identites. Cela nourrit chez nos peuples le sentiment qu’on veut les empecher de selectionner un contrat social, leur modele politique, economique et culturel.

Cela s’ensuit une hurle democratique qui peut deboucher concernant des reactions grandes comme le Brexit ou l’election de Donald Trump. Si l’on neglige ces mouvements de fond, nos crispations nationale et identitaire, les souffrances sociales deboucheront sur 1 protectionnisme dur. Et ce va etre pour le pire.

Pascal Lamy : « Notre politique de Donald Trump se resume en une formule : « L’Amerique d’abord ». Je crains le national capitalisme. Le nationalisme en priorite, on sait ou ce qui mene : a la guerre.

A l’inverse, la croissance, l’essor, la reduction d’une pauvrete pourront etre facilitees par l’adoption de normes communes. Certains problemes – nullement l’ensemble de – doivent etre traites au niveau mondial. Et lorsqu’on parvient a des convergences, i§a bien du bien etre.

Comment est-on passe en deux annees d’une mondialisation « heureuse » a une contestation De surcroit et puis forte en Occident ?

P. L. : Je n’ai jamais ete l’apotre d’une mondialisation « heureuse ». Comme Janus, elle apporte un visage souriant quand elle va permettre de reduire Notre pauvrete. Mais elle a aussi un aspect grimacant avec l’augmentation des inegalites.

Les mecanismes de protection sociale qui permettaient jusque-la de reduire, en Occident, les effets negatifs du capitalisme de marche sont devenus moins operants, en raison d’la vitesse et de la force du developpement de la globalisation.

Il n’est nullement surprenant que cette defiance s’exprime d’abord en pays ou les systemes de securite sociale seront nos plus faibles, les Etats-Unis et, en Europe, la Grande-Bretagne.

Trois. G. : afin que l’ouverture soit acceptable, il faudra que les gagnants indemnisent, au moins en part, des perdants. Sinon, on suscite sa revolte. On ne va plus se contenter d’expliquer aux Occidentaux que leurs souffrances ont concernant contrepartie l’amelioration du sort des autres peuples.

Malgre l’existence d’« amortisseurs sociaux », les Francais jugent negativement la mondialisation. Y a-t-il une exception francaise ?

P. L. : J’ai France reussit, globalement, autant que d’autres Europeens dans la mondialisation. Neanmoins, nous avons tendance a diaboliser individu. Deux tiers des Francais considerent l’economie marketing comme votre danger. Et le propos politique entretient votre exception.

Trois. G. : On ne diabolise gui?re l’univers en constatant nos limites du libre-echange et du capitalisme financier. Elles sont ressenties partout dans un monde occidental en train de perdre le statut de puissance.

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